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95. LES ACADIENS DE L’ANSE DU FER À CHEVAL AVANT L’EXPULSION

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 23 octobre 1990. Traduction de Michel Miousse


Thomas G. Haliburton, auteur de « An Historical et Statistical Account of Nova Scotia » (1829) en deux volumes, publié en 1847 dans le « Frazer’s Magazine for Town and Country » de London, et à nouveau en 1849 dans son « The Old Judge : Or Life in a Colony’ N.S. », la découverte, faite en 1763 de ce qui aurait pu être un poste de traite Acadien sur le banc gauche de la Rivière La Have*, dans le Comté de Lunenburg, à un endroit appelé l’Anse du Fer à Cheval* ; ce nom ayant été donné à ce petit havre du fait de sa stupéfiante ressemblance avec un fer à cheval. On dit que c’est entre Bridgewater et Dayspring, le Summerside d’Autrefois. À l’époque de cette découverte, elle était dissimulée par deux promontoires boisés.


Nous devons cette découverte à un colon Allemand du nom de Nicolas Spohr, qui cherchait pour un endroit où s’établir. Il a trouvé ici une clairière de 40 acres de terre, s’étendant sur la rive, ayant une longue, cabane de bois à toit bas, au bout de laquelle il y avait une annexe d’une longueur assez considérable ; la plus grande partie de la maison lui était perpendiculaire, ce qui donnait à l’ensemble de la bâtisse l’aspect d’un « T. » À sa droite il y avait un grand entrepôt en bois, et du côté gauche un blockaus construit de billots équarris superposés jusqu’à une certaine hauteur, avec des meurtrières ici et là qui s’ouvraient pour les mousquets.


À l’intérieur, au centre, il y avait un fusil pivotant qui pouvait être dirigé à volonté vers les ouvertures faites dans chaque mur, qui pouvaient être fermés avec des volets. Il n’y avait pas de plafond, seulement des billots de bois auxquels était attachée une cloche de bonne dimension qui pouvait être entendue de l’autre côté de la rivière.


Devant la bâtisse il y avait un terrain carré, qui s’inclinait vers le bois, envahie par une bonne quantité de saule, au centre duquel il y avait de vieux pommiers qui avaient été plantés si près l’un de l’autre que leurs branches s’entremêlaient. Il était évident que cette enceinte, qui avait servi de jardin, avait été disposée avec goût et qu’on s’en était très bien occupé. Les sentiers traversant le jardin étaient encore perceptibles.


Près de l’entrée du jardin, il y avait un mandrin couvert d’une vigne retournée à l’état sauvage. C’était tellement serré épais que ça bloquait les rayons du soleil. C’était un endroit idéal pour se reposer à l’ombre. Cet endroit avait été choisi en raison d’une source d’eau pure et claire bouillonnant pour former un ruisseau qui allait se jeter dans la rivière.


Une volumineuse et rustique table avec des bancs du même calibre révélaient éventuellement l’utilité de cette raffinée, retirée et paisible cachette. Sur la table il y avait de gravés plusieurs initiales et quelques noms complets. Ces noms complets étaient ceux de Charles Étienne de La Tour et de François d’Entremont, qui ont été gravés à quelques reprises.


Sur un des coins de la table était gravé profondément et avec adresse deux mains jointes, sous lesquelles étaient gravés les mots Pierre et Madeleine, avec la date de « 1740. » Ensuite il y avait les mots du poète Latin Ovide « Scribere jussit amor » (l’amour incite à l’écriture.)


Que pouvons-nous tirer de tout ça ? Quelques détails pourraient être de Haliburton lui-même. Par exemple en ce qui concerne les mots Latins, il est très douteux que les Acadiens aient connu ce langage, alors que Haliburton était bien versé en Latin. Il dit qu’il avait entendu à l’Anse au Fer à Cheval au moins quelques-unes des choses dont il nous parle. Mather B. Desbrisay, dans son “History of the County of Lunenburg” (1895) dit qu’il est impossible de savoir si l’histoire est une fiction ou non. Will R. Bird, qui a publié l’histoire dans l’édition de la Nouvelle Année de 1943, du « The Halifax Chronicle », dit que, pour sa part, « les principaux faits qui y sont relaté sont considérés être parfaitement authentiques. Le Juge Haliburton y a vu qu’il était adéquat de les inclure parmi les incidents de son histoire de la Nouvelle Écosse. »


Ceci étant dit, nous sommes certains que le nom de Charles Étienne de La Tour gravé sur la table, était celui de Charles de St. Étienne de La Tour, Gouverneur de l’Acadie à l’époque. François d’Entremont voulait sûrement dire Philippe Mius d’Entremont, étant donné qu’il n’y avait personne du nom de François dans la famille d’Entremont avant l’Expulsion ; il est naturel que Charles de La Tour et Philippe Mius d’Entremont se soient tenus côtes à côtes, parce que deux des enfants de l’un ont marié deux des enfants de l’autre.


Sans aller trop dans les détails, je pense que le nom de Pierre est ici mis pour Pierre Landry (fils de René et de Perrine Bourg) et Madeleine pour sa femme Madeleine Robichaud (fille d’Étienne Robichaud et de Françoise Boudrot.) Les inscriptions pourraient être celles de leurs petits enfants. Ainsi, l’inscription Pierre et Madeleine pourrait avoir été gravée pour leurs grands-parents ; et l’inscription Charles Étienne La Tour et François (sic pour Philippe) d’Entremont pourrait être celle gravée pour leurs arrières-grands-parents.

78.SIMON « SQUIRE » D’ENTREMONT

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 26 juin 1990. Traduction...

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